À la rencontre de l'arbre Deku

Ils débarquèrent sur une petite plage perdu au milieu de la végétation. Tandis que le Rito veillait à ce que le bateau ne puisse pas être emporté par les vagues, Pyanh faisait les cents pas dans le sable. Le ciel était à présent sombre, annonçant la nuit qui ne tarderait pas à tomber, rafraichissant l'air. Elle s'en fichait, bien sur. Elle n'était pas sensible aux changements de température et la noirceur ne lui faisait rien. Simple constatation.

Pyanh n'était pas pressée. Regardant le sol fixement, elle se demanda momentanément si elle pouvait s'arrêter et pêcher un peu. Elle aimait bien pêcher. Après tout, les gens morts noyés faisaient de très bons Poes. Il fallait de la patience pour les capturer, par contre.

Lançant un regard à son compagnon, elle se demanda vaguement pourquoi il souhaitait tant rencontre un arbre... dont il ne connaissait pas même l'emplacement exacte.

Et pourquoi elle le suivait, déjà?

Sur cette pensée, elle empoigna son bâton et se dirigea vers la forêt.

Koji débarqua aussi sur la plage. Il fut très surpris de constater que Pyanh était déjà sur la terre ferme et qu'elle semblait être familière au paysage. Elle était déjà partie en direction de la forêt avant qu'il ne se retourne vers le bateau pour le tirer jusque sur la plage afin que l'océan ne le recueille pas.

Lorsqu'il fut certain que le bateau était en sécurité, il se mit à nouveau à marcher tout en se retournant vers la forêt et il se rendit vite compte que Pyanh courrait à toute allure vers celle-ci sans même l'attendre. Il lui cria :

- Eh oh ! Attends moi ! Pars pas comme ça !

Mais ça semblait à peine perdu d'avance ; elle ne l'avait pas entendu et n'avait pas l'intention de ralentir. Pour aller plus rapidement et pour rattraper Pyanh, Koji déploya ses bras-ailes et vola dans sa direction, la rattrapant en quelques secondes. Par contre, ce qu'il ne savait pas, c'est que le bateau n'était pas autant en sécurité qu'il le croyait.

Pendant que nos deux compagnons se dirigeaient dans la sombre forêt, des créatures magiques avaient repoussées le bateau à l'eau, le laissant aux soins de l'immense océan qui pouvait se révéler cruel...

Pyanh, voyant que l'homme-oiseau la suivait, l'interpellant, pressa le pas mais sans grand résultat. Un battement d'aile rapide lui indiqua qu'il l'avait aisément rattrapé.

*Ah...*

S'il tenait tant que ça à la suivre.. que pouvait-elle y faire? Tant qu'il ne lui volait pas ses Poes - l'Ikanienne lança un regard méfiant à son compagnon - tout irait bien. Le fait qu'il l'accompagne ne posait pas d'autres problèmes à proprement parlé.

Sans un mot, elle continua donc sa progression sur l'île, pénétrant rapidement dans la végétation touffue qui s'évertuait à leur bloquer le passage. Ils ne pouvaient pas aller bien vite, car il n'y avait pas de réel chemin à suivre.

Rien, rien du tout. Aucunes pancartes, aucunes traces démontrant que qui que se soit était passé par là en des siècles. C'était abandonné - autant qu'Ikana était laissé à l'abandon, cette forêt appartenait à elle-même. Peut-être y aurait-il des Poes dans les environs...

Soudain, Pyanh s'arrêta, aux aguets. Un bruit... un bruit très léger, de petites pièces de bois s'entrechoquant. Des bruits de feuilles déplacées d'un coup.

Posant son pied avec une lenteur calculée sur le sol devant elle, l'Ikanienne se remit en marche, un peu incertaine.

Koji suivait toujours Pyanh. Après tout, il n'était maintenant plus qu'un petit pion dans cette grande étendue de forêt verte. Jamais il n'avait mis les pied dans ce genre d'endroit, le climat de son Île ne lui permettant que de voir quelques palmiers et du sable comme végétation.

Bien que sa compagne se dirigeait toujours tout droit dans ces hautes herbes, Koji n'était pas certain si elle savait vers quel endroit elle les amenait, elle aussi. Il ne comprit pas très bien encore une fois la raison du regard méfiant qu'elle lui lança tout d'un coup en s'arrêtant pendant quelques secondes mais peu lui importait maintenant ; tout ce qu'il voulait, c'était de sortir d'ici.

Puis, quelques minutes après que leur marche ait reprit de plus belle, Pyanh sembla ralentir à nouveau mais ne s'arrêta cependant pas tout de suite. Elle regardait de tous bords et tous côté, comme si quelque chose qu'il n'avait apparemment pas entendu ou vu avait attiré son attention. Il se stoppa peu après qu'elle ait décidé de faire de même et attendit.

Soudainement, il entendit lui aussi le bruit qui était la source de cet arrêt si soudain. Étant dans un environnement totalement nouveau et inconnu, sans crier gare, le petit Rito alla rapidement se réfugier tout près de Pyanh. Il était inquiet et était tout à coup touché par une peur dont-il ne connaissait pas l'existence auparavant. Se recroquevillant presque sur lui même, il s'abaissa derrière elle et regardant nerveusement de tous les côtés, il attendit de voir ce qui allait se passer....

Ignorant l'agitation de Koji, Pyanh continua son avancée, talonnée par le petit homme-oiseau. Les bruits étranges, les petites clochettes de bois, étaient soudains mais brefs, toujours accompagné du bruit de végétation secouée. Tout d'abord, l'Ikanienne circula sans démontrer quelconque intérêt envers ces bruits. Aucune réactions face aux mouvements qu'elle voyait du coin des yeux.

Après un moment, les bruits devinrent éparses, plus faibles. Pyanh s'arrêta, s'assura que peut importe ce qui les avaient guettés y mettait à présent moins de zèle, puis revint sur ses pas. Après quelques minutes à peine, les bruits recommencèrent à se firent plus persistant.

"Ce ne sont pas des Poes.." Fit-elle avec regret dans un marmonnement déçu. Du moins, pas le genre de Poes qu'elle avait put rencontrer. Toutefois, sa curiosité la poussait à poursuivre ces bruits.

Posant son regard sur son compagnon, elle échafauda un plan en le voyant qui tentait de se cacher derrière elle. Posant son bâton contre un arbre, elle mit sa main sur la tête du Rito et le força à se pencher dans les feuillages. Parfait, comme ça il était presque invisible. Faisant taire les protestations en mettant un de ces doigts sur l'endroit approximatif ou se trouvait sa propre bouche, dans le signe universel du "chut".

Elle reprit son bâton et se remit en marche jusqu'à ce que les bruissements et les clochettes deviennent littéralement agressives et très proches. L'une des sources de tant de bruit courroucé, en particulier, se prouvait être tout juste à côté... aussi, faisant mine de faire un pas de plus, elle leva son bâton et asséna un rapide coup "à l'aveuglette" dans un buisson à proximité.

Une petite chose ressemblant à une poupée de bois et de feuille, vraisemblablement frappée par son bâton, roula sur le sol à grand coup de bruits de clochette de bois. L'Ikanienne eut à peine le temps de s'approcher pour observer sa découvert que la chose se mit à courir, affolée, vers le petit Rito dissimulé. Parfait - ne restait plus qu'il l'attrape.

Koji était toujours par terre, accroupi dans les hautes herbes, caché du regard de tous ce qui possédait des yeux. Au départ, il ne savait pas trop ce que voulait faire Pyanh mais en ce moment, ses pensées étaient pré-occupées par la peur que ce nouvel environnement ainsi que des bruits inconnus lui procuraient. Rien d'autre ne semblait pouvoir le faire changer d'état.

Il regarda Pyanh s'éloigner doucement à l'extérieur des hautes herbes et alors qu'il s'apprêtait à lui crier de rester ici, que ça devait sûrement être trop dangereux, il sentit un doigt se poser sur sa bouche, ce qui le fit rapidement changer d'idée. Attendant la suite des évènements avec impatience et toujours rempli de peur, Koji admira la scène ou Pyanh, avec une force dont-il ne la croyait pas capable, assoma un petit être tout fait de bois.

À distance, Koji n'avait pas peur et alors qu'il allait sortir lui aussi, voyant que la bestiole ne présentait aucun danger pour sa personne, il rebroussa très vite chemin quand il la vit se relever et courir à toute allure vers lui. Apparemment, elle l'avait vu et l'avait maintenant comme cible. Malgré la petite taille de la "chose" face à celle de Koji, le niveau de peur en lui augmenta considérablement tellement qu'en se retournant pour fuir dans les hautes herbes à nouveau, il ne vit pas la grosse racine qui rongeait le sol.

Quelques secondes après, il se trouvait de nouveau face contre le sol, la grande maladresse dont-il était propriétaire ayant encore fait rage au mauvais moment. Se rappelant de la créature qui courrait vers lui, il rampa sur le sol le plus vite possible afin d'essayer d'atteindre la verdure mais ce ne fut pas un succès, malheureusement. Il sentit une présence sur sa jambe. Il ferma les yeux, ne voulant pas assister à ce que la petite bestiole allait faire de lui. Le prendre en otage ? L'attaquer alors qu'il était en position de faiblesse ?

Et pourtant, rien de tout ça, au contraire. Alors qu'il avait toujours les yeux fermés, pourtant, rien de ce qu'il appréhendait ne se produisit. Il ne le voyait pas mais la "chose" était toute collée contre lui, tremblante comme une feuille en regardant, avec peur, dans la direction de Pyanh.

L'Ikanienne, voyant que la créature avait effectivement été bloquée par son compagnon - quoiqu'il ne semblait pas très convaincant - haussa les épaules. Ce n'était pas ce à quoi elle s'était attendue mais au moins, sa avait marché. À peine eut-elle esquissé un pas dans leurs directions, question d'aller observer sa trouvaille de plus près, que d'autres créatures semblables à celle qui tremblotait contre Koji sautaient en bas des arbres et des buissons ou ils étaient, lui bloquant le chemin bravement.

Ils semblaient tous posséder le même genre de petit corps de bois tordus et un masque-visage de feuille, et avaient en main des instruments de musique divers. Ces instruments, composés de brindilles et de divers objets naturels, furent bientôt activés avec une habile rapidité par les petits êtres... provoquant la croissance rapide de racines qui percèrent le sol violemment, créant une sorte de petite cage entourant Pyanh. Celle-ci, trop surprise pour réagir, n'eut pas le temps de déguerpir et trébucha sur le sol.

"........."

"Vous ne passerez pas!" Fit l'une des créatures, brandissant son violon dans une main et son archet dans l'autre.

"Oui, laissez Boko tranquille!" Ajouta un autre, sa flûte traversière faisant office de bâton pour pointer Pyanh de façon généralement accusatoire.

Un autre, équippé d'une guitare, se tourna vers Koji et le petit être effrayé, lançant d'un ton menaçant ; "Vous n'avez rien à faire ici, partez!"

Ce fut le silence plat durant un long moment. Et soudainement, tous pleins de petits bruits comme lui et Pyanh avait entendu avant que la bête ne sorte de sa cachette, se firent entendre. Koji avait toujours les yeux fermés et ses mains sur sa tête. Puis, tranquillement, n'ayant pas vu que Pyanh était prisonnière des petites créatures de bois, il enleva ses mains puis ouvrit les yeux.

Il était toujours en vie. Pas de douleurs apparentes ni de sang et de blessures, apparemment.

Comme il était soulagé ! Mais cela ne réglais toujours pas le problème de la force qu'il ressentait au niveau de sa jambe comme tout à l'heure. Il se leva un peu tout en se retournant, juste assez pour se tenir assis sur ses fesses, et vit encore la petite créature attachée à sa jambe qui tremblait de tout son corps. Sur le coup, il aurait certainement crié de plus belle et tenter par tous les moyens de secouer sa jambe le plus fort possible pour la faire déguerpir mais il oublia très vite cette idée quand il leva le regard un peu plus haut et qu'il aperçu les autres petits bouts de bois.

Ceux-ci avaient enfermés Pyanh et les menaçaient, tous les deux ! Ils voulaient qu'ils laissent leur ami tranquille, qu'ils surnommait Boko, mais ils ne lui avait rien fait.... enfin, pas en ce qui concernait les actes de Koji.

Étant prisonnière, Pyanh ne pouvait être d'aucune utilité pour le moment (elle était d'ailleurs déjà au sol, par sa propre faute) et il ne possédait aucunes armes pour faire face à ce petit tas de créatures étranges qui étaient tout de même assez puissantes. Il réfléchit donc un instant. Faisant passer son regard du petit accroché à sa jambe, aux groupes qui le menaçait et à Pyanh, il eut soudainement une idée.

Ne voyant aucunes autres alternatives pour que lui et sa compagne s'en sortent vivant, malgré sa peur et sa faiblesse, il empoigna celui qui se trouvait toujours accroché à sa jambe et le serra fort dans ses bras pour ne pas qu'il s'échappe et se releva de terre.

- Nous ne lui voulons aucun mal... Mais si vous voulez récupérer votre ami, il faudra d'abord que vous libériez la mienne ou sinon, je m'envolerai avec lui et irai le jeter dans le premier coin de feu que je pourrai trouver !

Et pour appuyer ses dires, il fit battre ses bras-ailes juste un peu pour leur faire peur, ne lâchant pas sa prise.

*Quel ennui...*

Pyanh, à présent assise dans sa cage de racines, boudait. Elle voulait voir la créature qu'elle avait assommée plus tôt, mais d'autres l'en avait empêché. Tel un enfant qui est privé de dessert, cela ne l'enchantait pas et elle le montrait. Elle aurait même croisé les bras et eut une moue boudeuse... si seulement elle n'avait pas été dépossédée d'un bras et si son visage n'avait pas été caché par des bandelettes et un foulard rapiécés.

Ne pouvant donc faire ni l'un ni l'autre, elle observait la scène, désappointée. Elle ne savait pas ce que Koji allait faire. Elle ne le connaissait que depuis peu, et parfois elle oubliait même son nom... alors deviner son genre de réactions? Non, pas encore.

Au moment ou elle commençait à avoir envie de faire appel à sa réserve de Poes pour se sortir de ce mauvais pas, le Rito se décida enfin à arrêter de trembloter pour... proposer un échange entre prisonniers. D'ailleurs, la menace qu'il fit plongea les créatures dans la plus grande confusion. Le bruit de clochette se fit intense pendant un moment.

Finalement, le petit violoniste fit taire ses semblables et, s'avançant vers l'homme-oiseau, fit une déclaration.

"Libérez Boko et aucun mal ne vous sera fait. Ensuite, repartez et ne revenez plus!"

Pendant ce temps, Pyanh tentait d'attraper l'une des créatures qui s'était reculée, à travers les barreaux de la cage. Le petit bruit qu'ils faisaient était plus qu'intriguant...

Koji vit toute la pression qu'il déclencha auprès du petit groupe de combattant en bois. Il trouvait son idée juste et équitable. C'était prisonnier contre prisonnier et s'ils refusaient ou opposait une quelconque résistance, il n'hésiterais pas à mettre en marche ce qu'il leurs avaient dis.

Puis, le calme revint soudainement, suite à l'intervention de celui qui semblait être le chef. Après qu'il eut parlé, Koji vit bien qu'ils n'avaient pas l'intention de relâcher Pyanh. Mais tant qu'il n'aurait pas obtenu sa libération ou alors au minimum quelques informations sur l'endroit ou ils étaient ainsi que l'emplacement de cet Arbre Deku, il n'avait pas l'intention de leurs livrer son otage non plus.

S'élevant un peu de terre pour leur signifier son refus, Koji fit suite au paroles du petit bout de bois au violon...

- Je ne sévirai que si vous ne me rendez pas mon amie. Et de toute manière, en tenant ainsi votre compagnon en otage, je peux en profiter pour vous poser quelques questions puisque vous semblez être des habitants de cette forêt... Ou sommes nous et seriez-vous en mesure de nous dire ou se trouve un personnage du nom d'Arbre Deku ?

Il flottait toujours au dessus du sol. À la moindre attaque, il saurait quel chemin emprunter pour respecter ses dires...

À nouveau, les petites créatures de bois s'entrechoquèrent, mais cette fois plus sourdement, comme si elles murmuraient. Le violoniste, quant à lui, restait immobile, dans une attitude méfiante et imposante malgré sa taille. Il semblait réfléchir, peser les différentes options à sa portée.

"Le Grand Arbre Deku..."

Les autres poupées indigènes se turent avec respect. Le simple nom imposait une sagesse et une certaine puissance qui les mettaient à l'ordre plus efficacement qu'un ordre direct de la part de leur chef.

"Relâchez Boko." Répéta le petit être, obstiné. Toutefois, il ajouta quelques paroles sur un ton moins agressif, plus paisible ; "Et nous vous mèneront à lui si vous le désirez."

Afin de démontrer ses bonnes intentions, le violoniste fit un signe à ses compagnons. Ceux-ci, en quelques notes mélodieuses, firent disparaître les racines qui retournèrent à la terre comme s'il ne s'était jamais rien passé.

Pyanh en ressortit lentement, utilisant son bâton pour se remettre sur pied. Encore un peu, et elle aurait attrapé la petite chose de bois qui s'était tenue trop proche de sa cage. Seulement, avec l'ordre de leur chef, elle avait dut rapidement retirer sa main afin de ne pas être découverte.

"Je me nomme Ooké. Nous sommes des Koroks au service du Grand Arbre Deku. Suiviez-nous." Fit-il, sans toutefois faire un geste ou un pas. Il attendait manifestement que l'on relâche son ami et protégé.

Koji fut très surpris par la réponse de la petite créature en bois. En effet, puisque celui-ci s'était montré très clair et persuasif à son égard, il ne croyait pas qu'il abandonnerait la chose si facilement. Le fait de parler de cet Arbre Deku avait provoqué non seulement un autre émois auprès des petites bêtes mais aussi un changement radical de comportement envers lui et Pyanh.

Lorsqu'il lui demanda de relâchez son ami Boko et qu'en échange, il les mèneraient là ou ils voulaient se rendre, Koji reposa ses deux pieds sur terre en cessant toute menace envers le petit qu'il tenait dans ses bras. Puis, ils libérèrent finalement Pyanh qui se releva avec un peu de mal mais elle ne semblait pas être blessée. Koji répondit ensuite aux présentations du petite bonhomme...

- Enchanté, Ooké. Je me nomme Koji Hatoh, membre du peuple des Ritos venant de l'océan et voici Pyanh, Ikanienne.

Sans que lui et Pyanh n'ait eut le temps de prononcer ou d'ajouter quoi que ce soit suite aux présentations, le chef leur affirma qu'il allait les amenés auprès de l'arbre Deku en le priant encore une fois de bien vouloir lâché son otage.

Dans un mouvement tout en douceur, il déposa lentement le Korok sur le sol et le laissa marcher jusqu'à son groupe, en petite marche pingouin, qui furent très content de le retrouver. Même s'il le menaçait de mort, ce n'était que pour qu'ils libèrent Pyanh car en réalité, Koji n'aurait pas été capable de faire mal à qui que ce soit et surtout pas à cette petite créature.

Pyanh observa sa précédente "proie" retourner à son groupe. Elle détourna en signe de désintérêt. Bon, l'important, songeait-elle, était qu'à présent libérée, elle pouvait aller vaguer à ses occupations. C'est à dire, trouver des Poes, évidemment. Et les capturer. Et les manger.

Au fond, l'un des buts de sa vie. Ça, et.... y mettre fin.

Sur ce, ils se mirent en route, dirigés par les Koroks, guidés par Ooké. Accompagnés par les bruits de clochettes de bois s'entrechoquant, Pyanh et Koji traversèrent donc la forêt jusqu'à une clairière traversées par des ruisseaux chatoyants. Au centre de cette clairière, un peu plus en hauteur, se tenait un énorme arbre dont l'imposante présence était à la fois physique et dut à un pouvoir et une sagesse que l'on pouvait deviner d'un seul regard.

Une impression omniprésente de calme, de silence et de paix se dégageait de cet étrange lieux. Les tintements sourds des petits gardiens, loin de détruire cette paisible atmosphère, ne faisaient qu'ajouter une sorte de douce mélodie qui accompagnait à merveille le décor enchanteur de cet endroit.

En somme, d'un ennui total.
Elle ne trouverait pas de Poes ici.
Elle ne trouverait, en fait, rien qui puisse l'intéresser.

L'Ikanienne esquissa quelques pas vers la sortie quand une douce mais grave voix les accueillit.

[Je te laisse le Deku Tree, tu sait plus que moi ce qu'il devrait dire je crois... XD]

Tout au long du chemin au travers des grands arbres et des hautes herbes, le regard que Koji portait envers ce tout nouvel environnement restait le même ; impressionnant !Tant de verdure et sûrement jamais autant qu'il pourrait en voir dans le futur. Bien entendu, il ne perdait pas le petit groupe devant eux qui connaissait exactement le chemin. Qu'adviendrait-il de lui s'il se perdait ?

Finalement, ils arrivèrent à destination. En entrant dans la clairière, Koji se sentit plus léger, dans tous les sens. Ses problèmes et ce qui le rendait triste semblait être moins lourd depuis qu'il y avait mis les pieds et encore une fois, il admira le paysage nouveau qui s'offrait à lui de tous bords et tous côtés pour ne pas en oublier une seule image. Tellement absorbé qu'il n'avait même pas remarquer tout de suite l'énorme et imposant arbre qui se trouvait au centre, juste devant eux.

Il sursauta lorsqu'une voix grave prit la parole. Cherchant aux alentours ce qui avait bien pu émettre ce sons, Koji releva doucement la tête vers le sommet du tronc géant qui se trouvait tout juste devant lui. Il y avait un visage, juste là, avant la crinière de feuilles au sommet. Le chef des Koroks s'avança alors devant l'Arbre puis fit les présentation...

- Voyageurs, voici le grand Arbre Deku, Roi et Protecteur de cette forêt. Grand Arbre Deku, voici des voyageurs répondants aux noms de Koji et Pyanh que nous avons trouvés dans la forêt. Ils cherchaient à vous rencontrés et je crois que vous attendiez leurs venue....

À la fin des paroles du petit être, le grand Arbre ouvrit les yeux puis secoua vivement ses feuilles desquelles tombèrent des centaines de lucioles et de fées brillantes de tout leur éclat. Le spectacle était magnifique. Il posa ensuite son regard sur les deux compagnons, donnant par le fait même son repos au petit chef et aux membres de son groupe qui coururent s'installer dans les arbres sur les côtés. Il les fixa longuement, ce qui eu comme effet de les rendre un peu mal à l'aise, sans dire un seul mot.

Il semblait les analyser, faisant aller son regard vieux et sage de la tête aux pieds des aventuriers. Il avait aussi l'air de réfléchir jusqu'à ce qu'il se décide finalement à parler....

- Vous êtes donc ceux que j'attendais, jeunes aventuriers venant de l'océan. Je ne croyais pas que nos chemins allaient se croisés aussi tôt mais puisque le destin semble bien précipiter les choses c'est temps-ci, alors sachez que je suis très honoré de faire votre connaissance. Je suis l'Arbre Deku, ancien et sage en ce monde d'Hyrule. Vous vous appelez bien Koji Hatoh et Pyanh Mahkary, si je peu me permettre ?!

Avec un air surpris mais rassuré (car il ne pouvait deviner les émotions de Pyanh à cet instant précis), Koji fit un signe positif de la tête à l'imposant arbre qui se trouvait juste devant lui en avalant grossièrement sa salive. En riant d'un rire fort et grave, celui-ci continua de plus belle...

- Si vous êtes ici, jeune Koji, c'est sûrement parce que tout ce qu'avait prédis la légende est arrivé à votre demeure et que mon vieil ami Valoo vous a envoyez à ma rencontre. Par le fait même, il vous en a donc sûrement révélé un peu plus à votre sujet, sur votre destin et sur l'aventure qui vous attend, non ? Si c'est bel et bien le cas, je serai donc celui qui vous révèlera tout le reste de l'histoire ainsi que votre raison d'être en ce royaume, si vous êtes prêt tous les deux à entendre mes paroles car le temps presse et vous êtes tous les deux impliqués, que vous le vouliez ou pas.

Et il s'arrêta de parler pendant un moment, laissant tout autour de lui dans un silence des plus parfait. Il attendait une réponse venant de Koji et de Pyanh. Koji regarda alors discrètement envers sa compagne afin de lui demander du regard si cela ne lui dérangeait pas mais décidément, elle ne semblait pas tellement plus intéressé qu'il ne fallait puisqu'elle était sagement assise dans l'herbe, suivant du regard une grosse boule de lumière qu'elle semblait prendre pour un Poe. Il prit donc les devants...

- Je suis d'acord et prêt à vous écoutez. Ne voyant pas tellement à quel endroit Pyanh pourrait aller dépenser son temps, je crois donc qu'elle restera aussi ici pour vous entendre. Ah et ne vous arrêtez pas si celle-ci ne semble pas vous écouter mais au fond, je suis certain qu'elle retient tout ce qu'on lui dit...

L'Arbre Deku répondit par un grand sourire qui fit craquer l'écorce au coins de ce qui semblait être ses lèvres et ajouta à la suite du jeune Rito...

- Très bien. Alors, veuillez vous assoir confortablement sur les nénufars géants en face de vous, cela risque d'être une longue conversation...

Ce que fit Koji en amenant doucement Pyanh avec lui. Il prirent place comme demandé juste devant le maître protecteur de la grande forêt. Celui-ci commença son histoire. Au début, il raconta une nouvelle fois ce que le Dragon Valoo avait déjà confié à Koji (Lien ICI) afin que Pyanh soit elle aussi au courant. Mais les dernières heures qui suivirent, il dévoila ce qui allait sûrement changer leurs vies à tout jamais.

- À l'heure qu'il est, déjà, la légende s'est mise en marche. De graves évènements ont déjà forcé la rencontre entre le Roi d'Hyrule et celui du désert, Äanöndo. Des recherches ont déjà débutées afin de retrouver toutes les reliques magiques d'Hyrule, de l'Ocarina du Temps jusqu'aux Triforces en passant par le miroir du Crépuscule, afin de servir des buts différents, autant mauvais que bons.

Des rencontres et des groupes ce sont formés ayant pour but de retrouvés ceux-ci pour les éloignés des mains du mal, de retrouver les pièces du miroir menant vers le monde du Crépuscule pour, dans de bonnes pensées, s'y rendre et sauver les deux mondes alors que dans d'autres, beaucoup moins bonnes, s'approprier ce monde et y détruire toute forme de vie afin de régner sur les deux.

Tous ceux luttant pour le bien, bien que possédant des buts différents, se verront obligés, bientôt, de se rencontrés pour combattre les forces du mal et empêcher aussi le retour de celui qui fut la cause de tous les malheurs d'Hyrule dans les siècles passés ; Ganondorf. Et vous devez aussi empêcher tout cela...

Pyanh, ta rencontre avec Koji n'est pas un simple hasard. Tu es celle qui a été choisit pour veiller sur lui et empêcher qu'il tombe entre les mains d'Äanöndo. Il est la clef qui permettra à tous, autant bien que mal, d'achever et d'atteindre leurs buts. Tu es aussi la seule qui pourra empêcher le descendant direct de Ganondorf de retrouver le Masque de Majora, celui des légendes....

Il prit une pause, attendant par le fait même de voir les réactions des deux aventuriers...

Dotée d'une attention quasi nulle et d'un intérêt littéralement absent, Pyanh avait put vaguer à quelques occupations sans but, divaguant à sa guise... du moins pendant un moment. Par la suite, l'arbre parlant - ça l'avait tout de même surprise un moment, puis la jolie luciole avait attiré son attention - avait demandé à ce qu'ils prennent place devant lui.

À son grand malheur, elle fut mener par Koji sur une plante flottante grand format et dut écouter de péniblement longues paroles qui racontaient des choses de bien peu d'intérêt pour elle. Elle n'en écoutait qu'un mot sur trois, faisant malgré tout un effort pour paraître attentive - car l'homme-oiseau ne cessait de lui lancer des regards pour s'assurer qu'elle ne faisait pas autre chose.

Bien sur, certains mots réussirent tout de même à s'imprégner - probablement momentanément - dans sa tête. Des mots porteurs de lourdes signification, tels que "bien et mal" et "destin" et enfin... Ganondorf. À ce nom, son attention cessa d'être feinte.

Une terreur et une rage datant à présent de plus de cent années s'emparèrent d'elle, et son corps frémit. Son unique main se referma nerveusement sur son genoux ou elle était posée, et elle put sentir un picotement désagréable là ou se trouvait auparavant son bras gauche. Il lui semblait, bien que ces yeux étaient aveugles à présent, qu'elle pouvait revoir le rictus maléfique de cet être malveillant et oh combien puissant. Un dernier sourire. Le dernier qu'elle eut vu. La dernière chose à s'imprégner dans sa rétine avant que celle-ci ne rende l'âme.

Ça, et le sang.

Des flots de sang appartenant à sa propre personne, et à ses subalternes, à ses compagnons d'armes. À des Ikaniens ayant jurés de servir sous ses ordres afin de protéger leur peuple et le monde d'un cruel artéfact créer des siècles auparavant. Des amis.

Le Masque de Majora... qui était entré en la possession de cet homme sans merci, dont l'ambition aurait fait tomber la lune. Le Masque, qui était si puissant que l'on ne pouvait le porter sans perdre la tête.

Un Masque qui, une fois libéré de sa prison, avait répandu une malédiction sur Ikana, menant à la ruine finale de ce royaume engloutit par les armées d'un souverain du désert. Quelques êtres seulement appartenant à son peuple avaient subit le même sort qu'elle. Condamnés à errer tel des fantômes, esprits vengeurs dont seul le retour de l'Artéfact dans la Tour de Pierre pouvait les libérer de leur sort.

"Le Masque..." Sa voix était tremblante, rauque, fragile. "Le Masque... ou est-il?!" Répéta Pyanh en se levant péniblement à l'aide de son bâton, faisant face à ce Sage ancestrale. Il devait savoir. Il le fallait. Cela faisait si longtemps qu'elle traversait Hyrule à la recherche de cet objet, sans une seule piste....

Attendant sûrement une réaction ou une question plus générale et moins ciblé sur un élément de ses paroles, l'Arbre Deku resta un moment sans voix. Il réfléchissait. En effet, la question de Pyanh était très bien posée puisqu'il n'avait pas de réponse. Il ne savait pas du tout ou se trouvait ce Masque de Majora. En faite, tout ce qu'il savait jusqu'à maintenant, il venait de le leurs révéler et sa quête s'achevait ici...

- Je ne peux malheureusement pas vous répondre, très chère puisque je ne connais pas la réponse. Nous le pensions détuit apès tout ce qu'il avait fait dans le passé. Tout ce que je sais, c'est qu'il est entre les mains du Roi du peuple des Gerudos mais seul lui connait sont emplacement exact...

Rien que de penser à tout ce qui était arrivé dans le passé remémorait de profonds et mauvais souvenirs au vieil arbre. Malgré tout, il continua de répondre à Pyanh...

- Personne ne sait ou il est caché mais c'est dans votre aventure pour sauver nos deux mondes que vous le trouverez puisque vous êtes destiné à en faire la découverte. Vos destins sont désormais liés et sous aucuns prétextes vous devez vous séparer trop longtemps et trop loin l'un de l'autre. Afin qu'il ne vous arrive pas de malheur, ne révélez à personne vos vraies intentions et qui vous êtes réellement car sinon, le mal ne tardera pas à l'entendre et vous serez alors pourchassés. Je ne sais pas quel endroit sera votre prochaine destination mais il semblerait que les choses aient déjà commencées à bouger dans le Désert des Gerudos ainsi qu'au chateau du Roi. J'en déduis donc que vous devrez prendre cette route...

Il jeta alors en même temps un coup d'oeil vers ses petites créatures, les Koroks, puis leurs fit un clin d'oeil....

- Mes enfants se feront un plaisir de vous montrer le chemin, Koji et Pyanh. Notre rencontre était essentielle et bien que tout ce que je viens de vous dire ce soit fait dans un très cours laps de temps, vous saurez comment penser et comment agir quand les évènements se présenteront. En attendant, vous ne devez plus perdre de temps et vous joindre vous aussi à la bataille mettant en jeu nos vies.

Koji fixait le vide. Il n'était pas tout à fait là. Bien qu'il enregistrait toujours tout ce que l'Arbre Deku lui disait, tout cela était pour lui un grand choc et trop de choses étaient arrivées en trop peu de temps et rapidement.

Le Roi. Des Gérudos. Du peuple du désert. De ceux qui avaient détruits sont pays et anéantis sont peuple.

Le successeur d'un cruel souverain. Qui possédait le Masque de Majora. Ce lui qui avait maudit son existence.

Son humeur à présent assombrie, l'Ikanienne sembla momentanément confuse et incertaine - plus encore que d'habitude, en tout cas. Autre que son obsession incessante pour les Poes, qui étaient la seule source de son énergie à présent, le seul but de sa présence en ce monde était le retour de cet Artéfact dans sa prison.

Rien d'autre n'importait. Toutefois... l'arbre parlant avait bien mentionné qu'il lui fallait protéger l'homme-oiseau.... ou quelque chose du genre. Et, bien qu'elle ne le connaisse que depuis peu, elle avait déjà put observer son inhabilité à se défendre contre même le plus petit danger - comme les Koroks.

Elle n'était pas certaine de la raison qui la poussait à vouloir respecter les paroles de ce Sage. Elle n'avait aucune raison de même porté attention à ce végétal doté de parole.

Laissée sur ce dilemme, elle secoua simplement la tête pour se débarrasser de toutes ces pensées conflictuelles. Elle y penserait plus tard. Pour le moment, elle n'avait qu'une envie ; partir de ce lieu, se diriger vers le Désert qu'elle avait quitté depuis bien longtemps déjà.

''Partons.''

Koji n'arrivait pas encore à comprendre totalement tout ce que le grand Arbre Deku venait de lui dire. Assis encore sur son nénufar géant, fixant maintenant l'eau et les petites boules de lumière blanche qui y flottait, il n'avait même pas remarqué que les choses s'étaient un peu activées autour de lui. Il n'avait pas non plus vu ni entendu que Pyanh avait réagit aux paroles du Sage et que celui-ci avait répondu par la suite.

Sauver le monde ? Être la clef qui mènerait à la perte de celui-ci ou alors à sa survivance ? Lui, il n'était qu'un petit Rito. Il n'avait jamais demandé quelque chose de plus que de rester tranquille à voler sur son Île en compagnie des siens et de ses parents. Et voilà que du jour au lendemain, tout avait changé et il se trouvait en Hyrule, avec une fille étrange qui lui était encore au trois quart inconnue. Il ne savait pas ce qu'il fallait faire, maintenant, et encore moins s'il allait arriver à tout gérer.

Lorsque Pyanh annonça leurs départ, Koji se releva avec peine, gardant toujours son regard dans le vide puis murmura juste avant de suivre Pyanh :

- Je verrai ce que je peux faire... Merci à vous.

Puis se retourna pour quitter la salle. Bien qu'il n'était pas certain pour le moment, au fond, l'Arbre Deku savait que les Déesses avaient bien choisi le porteur de leur pouvoir. Cet instant ce choc pour lui était normal.

- Et n'oubliez pas ; Ne dites à personne ce que mon vieil ami Valoo et moi venons de vous révéler et ne vous laisser pas non plus prendre par les forces du mal. Mes enfants, allez et ne regardez point en arrière.

Furent les dernières paroles de l'Arbre avant le départ des deux aventuriers...

Pyanh, accompagnée par Koji, suivit les Koroks sans un mot tandis qu'ils les guidaient hors de la forêt, empruntant un différent chemin que celui de l'aller. Ils ne retournèrent même pas sur la plage qui les avaient accueillit à leur arrivée. Au contraire, ils se dirigèrent vers une toute autre direction. Pas que ce soit aisé à dire, considérant qu'ils ne connaissaient pas vraiment ce lieu, par contre.

Les petites poupées de bois les menèrent donc hors du couvert des arbres jusqu'à une autre petite plage. Celle-ci s'étendait au loin, jusqu'à la côte d'Hyrule, en un long couloir léché par les vagues. Leurs guides expliquèrent qu'à marée basse, comme en ce moment, il y avait ainsi un lien entre cette île et la terre. Toutefois, Ce pont fortuit ne durerait que quelques heures, puis l'eau commencerait à recouvrir celui-ci et la progression n'en serait que plus difficile.

Hochant de la tête, l'Ikanienne regarda au loin, vers la côte.

Elle avait faim.